Le microbiome, cette «soupe de vie» méconnue
Colomban de Vargas, directeur de recherche CNRS à la Station biologique de Roscoff, donne le 14 septembre une conférence sur les organismes invisibles qui représentent la base vivante du système Terre....
Des Officiers Biodiversité engagés pour 12 mois dans la Marine Nationale pour une exploration sans précédent du microbiome océanique planétaire au cœur du Système Terre.
ACTUALITÉSCANDIDATERColomban de Vargas, directeur de recherche CNRS à la Station biologique de Roscoff, donne le 14 septembre une conférence sur les organismes invisibles qui représentent la base vivante du système Terre....
Accompagnée par la Fondation Sorbonne Université, la mission Bougainville qui vise à mieux comprendre le microbiome océanique reçoit aujourd’hui le soutien de Naval Group au titre du mécénat....
A terre comme en mer, en théorie comme en pratique les futurs officiers bio-diversité affutent leurs compétence sur les capteurs qu'ils mettront en oeuvre et le traitement des données qu'ils collecteront....
Je m’appelle Hugo Zaccomer et je suis étudiant en master 2 à Sorbonne Université. La mission Bougainville m’a intéressé pour sa singularité et son importance scientifique sur le microbiome marin. J’attends de cette mission qu’elle soit enrichissante autant sur le plan scientifique, avec la fiabilisation de nouveaux outils d’échantillonnage, qu’humain...
Je m’appelle Mathilde Vigneron, j’ai 22 ans et je termine mon master en Sciences de la mer à Sorbonne Université. J’ai toujours été fascinée par l’incroyable richesse des organismes microscopiques qui peuplent les milieux marins...
Je m’appelle Manon Thueux, j’ai 23 ans et je suis actuellement étudiante en Master 2 Ecophysiologie et Ecotoxicologie. Les expéditions comme celles de Tara Océan m’ont toujours inspirées...
L’eau de mer est pétrie de vie: il y a entre 10 et 100 milliards d’organismes – virus, bactéries, protistes, et animaux – dans chaque litre d’eau de mer à l’échelle planétaire! Ce vivant, essentiellement invisible (<1mm), on l’appelle ‘plancton’ ou ‘microbiomeocéanique’. Aujourd’hui, nous savons que ces forêts invisibles qui flottent au gré des courants marins depuis quatre milliards d’années, ont créé une planète habitable avant l’arrivée des animaux et des plantes sur Terre. Nous leur devons l’oxygène de l’atmosphère et la plupart des gènes qui composent notre génome.
Connaître et comprendre la biodiversité, les fonctions, et les mécanismes écologiques et évolutifs de cette majorité vivante qui régule le climat et la physiologie du système Terre est à la fois une des aventures scientifiques les plus excitantes du siècle, mais aussi une urgence pour comprendre la résilience et l’adaptation du vivant face aux changements brutaux infligés à la biosphère par les sociétés humaines depuis la révolution industrielle.
La Mission Bougainville se propose d’étudier le microbiome sur la base du programme au long cours Plankton Planet, dans des zones lointaines rarement échantillonnées des océans Indien et Pacifique, et sur une échelle planétaire et pluri-annuelle, comme le permettent les activités de la Marine Nationale sur les territoires marins français d’outre-mer. C’est une aventure scientifique, mais aussi humaine et environnementale, née de la collaboration autour de Plankton Planet entre la Marine Nationale, Sorbonne Université, le CNRS, et l’ensemble des partenaires du projet.
Pour la phase pilote de la Mission Bougainville, dix étudiants de Sorbonne Université embarqueront sur des bateaux de la Marine Nationale à Tahiti, en Nouvelle Calédonie, à la Réunion pour aller étudier le microbiome océanique et les effets que les îles pourraient avoir sur celui-ci; ils seront au cœur des océans et du projet.
Elle récoltera des données ‘microbiomes’ dans des zones lointaines rarement échantillonnées, notamment les océans Austral, Indien, Pacifique Central, et les nombreuses régions marines impraticables pour des raisons de sécurité;
Elle récoltera des données ‘microbiomes’ sur des séries spatio-temporelles longues, pluri-annuelles, sur les parcours des bâtiments de soutien et d’assistance localisés dans les territoires d’outre-mer;
Elle contribuera à la fiabilisation des capteurs et des bases de données développés dans Plankton Planet, et à la mise en place de la méthodologie nécessaire entre la collecte des données par la communauté des seatizens et leur analyse par la communauté des scientifiques;
Elle sensibilisera et engagera les étudiants de Sorbonne Université et les marins de la Marine Nationale dans une démarche éco-citoyenne planétaire de découverte, mesure et protection de nos océans.
La Mission Bougainville s’inscrit dans les traces des expéditions menées par le Consortium Tara Ocean qui ont révolutionné notre connaissance du microbiome marin. Et aussi dans celles de la tradition française d’excellence dans l’exploration des océans planétaires, initiée par le marin-mathématicien Louis Antoine de Bougainville lors de son voyage autour du monde à bord de la Boudeuse.
Elle est enfin la première pierre solide d’une océanologie participative basée sur des capteurs frugaux et faciles à manipuler. C’est la raison d’être du programme Plankton Planet qui vise à déployer d’ici 2030 une mesure planétaire et pérenne du microbiome océanique, réalisée par la communauté des citoyens de la mer (seatizens), pour surveiller et comprendre ensemble la santé de nos océans.
Un consortium international de chercheurs (Sorbonne, CNRS, Stanford, University of Maine), marins (Fondation Tara Océan), et ‘makers’ (TernogLab, SeaLabX, PontonZ), a créé dès 2015 le projet ‘Plankton Planet’ qui vise à mobiliser la curiosité et la créativité des citoyens des mers (seatizen) et d’une nouvelle génération d’ingénieurs et chercheurs en écologie globale, pour mettre en oeuvre une mesure coopérative, frugale, planétaire, et pérenne, de la vie invisible de l’océan; une mesure qui à terme permettra non seulement de connaître et comprendre la biodiversité et l’évolution du microbiome océanique global, mais aussi d’incorporer la complexité du vivant dans les modèles du Système Terre, en vue de rétablir une co-habitation symbiotique stable du vivant (dont nous!) dans la biosphère.
Pour débloquer les verrous de la connaissance du microbiome océanique – coût des navires de recherche et des instruments d’océanographie biologiques, excès d’administration et de privatisation -, Plankton Planet propose une approche universelle, décloisonnée, agile, et engageante. Essentiellement, nos objectifs visent à (i) co-développer une nouvelle génération d’instruments et capteurs peu coûteux (frugal) et ouverts (open source), permettant à tous les gens de mers du monde (‘seatizen’) de pouvoir rencontrer et mesurer de manière homogène le microbiome aquatique; (ii) faciliter l’adaptation et le déploiement des nouveaux capteurs universels dans les communautés marines côtières ou du grand large: aquaculteurs, pêcheurs, gestionnaires, chercheurs, et les équipages de bateaux en tout genre – voiliers de plaisance et de course, navires de commerce, de pêche, et de défense; (iii) organiser la bancarisation des données planétaires acquises localement au sein de bases de données globales accessibles et explorables par tous, en particulier par les acteurs de terrain (planktonauts) qui génèrent les données.