10 Août Poursuite de la formation scientifique à Villefranche pour les étudiants Bougainville
Fin Juillet pendant dix jours, le Laboratoire Océanographique de Villefranche a reçu les étudiants Bougainville et futurs VOAs biodiversité– Caroline, Emilie, Laurine, Lucien, Romain, Corentin – pour un atelier de formation aux protocoles de la mission Bougainville.
Quel a été le programme de formation à Villefranche pour les étudiants Bougainville ?
Les premiers jours du workshop l’équipe d’Emmanuel Boss (University of Maine), en collaboration avec Norbert Schmidt de Pocket Science, a formé les aspirants VOAs à l’usage des images satellites et des capteurs océanographiques qui seront déployés à bord des BSAOM: capteurs dans l’air, pour mesurer la couleur de l’eau ou la lumière disponible pour la photosynthèse, et capteurs dans l’eau, pour analyser la salinité et la température de la colonne d’eau.
L’équipe de Fabien Lombard (IMEV, Villefranche) a ensuite repris la main pour former nos étudiants à l’imagerie quantitative du plancton. Au programme : collecte de plancton en bateau (ou à la nage, profitant de l’excellente position de la salle de cours à une dizaine de mètres de l’eau cristalline de la baie de Villefranche) et analyse au PlanktoScope, que les étudiants avaient vu pour la première fois lors de la formation de Banyuls. Après quatre jours de travail avec le PlanktoScope, les futurs VOAs étaient enfin autonomes dans la collecte et l’usage du microscope, jusqu’à l’identification du plancton échantillonné avec la base de données EcoTaxa.
La troisième partie de la formation a été dédiée à la préparation d’échantillons de plancton pour l’analyse génomique, par l’équipe de Colomban de Vargas (Station Biologique de Roscoff) et Plankton Planet.
Pour compléter la formation, deux jours de simulation du protocole Bougainville en semi-autonomie ont permis aux futurs VOAs de contextualiser les connaissances dans le processus global de la mission. Cette étape a suscité de nombreuses nouvelles questions sur l’ensemble du déroulé, elle a permis aux formateurs de dissiper les doutes et aux participants de structurer les compétences acquises dans la perspective de leur embarquement.
Qu’est ce qui a changé par rapport à la formation 2023 de Villefranche ?
Cette deuxième année de formation a profité de tous les apprentissages et observations de la première année de mission. Les protocoles et le contenu de la formation ont été affinés grâce à une année d’expérience « de terrain » à bord des BSAOM. Aussi, des nouvelles versions des outils (CTD, iSPEX2, Lamprey, PlanktoScope) ont vu le jour grâce au travail et au feedback de la première année de déploiement, et ces nouvelles versions ont été déployée pour la première fois lors du workshop de formation.
Formateurs et outils étaient donc forts d’une année de travail et de mise au point sur le terrain.
Quel est le état d’esprit ce cette nouvelle promotion Bougainville ?
Malgré la curiosité et l’attente de connaitre les binômes qu’ils formeront et les destinations qui seront décidées par la marine, les VOAs ont fait preuve de capacité d’anticipation et d’adaptation, en changeant de binôme à chaque atelier.
Ils ont montré tout au long un esprit d’équipe fort et joyeux, qui leur a permis de travailler ensemble et de faire face aux petits imprévus de la formation (moustiques, rhumes, blessures aux pieds…).
L’atelier s’est donc déroulé dans la bonne humeur des étudiants et des formateurs.
Les étudiants Bougainville ont ils pu échanger avec les VOA Biodiversité déjà en place ? quels sont leurs sujets d’intérêt ?
Tout au long de la formation de Villefranche, au fur et à mesure que les protocoles devenaient plus concrets, les étudiants Bougainville, futurs VOAs, ont naturellement senti le besoin de se « voir » à bord des BSAOM : comment demander de l’aide aux marins ? Où stocker les instruments ? Quels sont les moments de la journée les plus propices à la collecte de plancton ? A qui demander le permis de déploiement à bord ?
Manon, VOA biodiversité actuellement en place à La Réunion, a répondu à toutes ces nouvelles questions lors d’une visio. D’autre part, les étudiants Bougainville ont été mis en contact avec les VOAs actuels, pour qu’un échange soit possible même en dehors des moments de formation officielle.
Quel souhait ou ultime recommandation faites vous aux étudiants Bougainville dont vous avez supervisé la dernière formation scientifique ?
Un bel esprit d’équipe a animé les étudiants Bougainville du premier au dernier jour de formation (et même au-delà, quand l’annulation d’un train a obligé Corentin, Lucien et Émilie à faire un petit détour par l’Italie pour rentrer à la maison).
Ils repartent avec beaucoup de savoir-faire et d’informations, qu’ils ont mâché et digéré en un temps record !
La prochaine fois qu’ils déploieront les protocoles ils seront à l’autre bout du monde. Ce sera un défi de garder toute la motivation et la concentration dont ils ont fait preuve à Villefranche, sollicités par leur nouvel environnement et leur double casquette d’officier et scientifique… Leur esprit d’équipe qu’ils ont forgé à Banyuls puis à Villefranche sera un atout précieux. Je ne doute pas qu’ils garderont cette belle entente et continueront à communiquer entre eux malgré la distance et à se coordonner les uns avec les autres. Et, en parallèle, qu’ils alimenteront un échange fort avec les responsables scientifiques sur le continent, échange indispensable pour la réussite de ce projet dont le défi est la qualité et l’homogénéité des analyses aux quatre coins de la planète !
Questions à Anna Oddone, organisatrice de la formation Bougainville à Villefranche
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