Lorsque j’ai rallié mon nouvel équipage en Nouvelle-Calédonie, le D’Entrecasteaux était déjà parti pour effectuer son arrêt technique à Papeete avec l’équipage A, les aspirants Nour et Corentin. J’ai profité de ma période à terre pour prendre en main mon matériel scientifique, renouveler nos partenariats avec les scientifiques locaux et tenir un stand au Festival des Sciences de Nouméa. J’ai également pu embarquer avec l’Institut de la Recherche et du Développement (IRD) à bord de l’Archamia lors d’une de leurs sorties hebdomadaires à la bouée HOPE, outil innovant et autonome de mesures océanographiques. Cette nouvelle collaboration a pour but de commencer une série temporelle de prélèvements à un point fixe juste en dehors du lagon.

Mi-octobre, je me suis vu attribuer une nouvelle mission ; celle de tester la Mission Bougainville sur le Patrouilleur Outre-Mer (POM) Auguste Bénébig. Nous sommes donc partis pour un mois de patrouille et de police des pêches. Après des premiers jours dans une mer agitée, nous avons rejoint la zone de haute mer AO2 pour procéder à nos premières interrogations de palangriers. Une occasion pour moi de commencer les prélèvements à bord du POM, d’expliquer la procédure et de présenter quelques planctons à l’équipage. Nous avons ensuite fait route vers les Samoa pour participer au Pacific Partnership, un exercice multilatéral visant à améliorer la gestion de crises majeures (catastrophe naturelle, marée noire) dans l’océan Pacifique. Le retour à Nouméa s’est fait en passant par Wallis, dernière royauté française, puis par les Fidji et en longeant la côte Ouest de la Grande-Terre.

En mer, le temps s’écoule selon ses propres règles et ce mois en mer est passé en un claquement de doigts. Les journées ont été rythmées par des exercices de sécurité, d’homme à la mer, des vols drones, des simulations de combat … Nous avons encore interrogé et contrôlé plusieurs bateaux de pêches ce qui m’a permis à chaque fois de faire des prélèvements en parallèle et d’adapter toujours mieux la mise en œuvre des protocoles aux spécificités du POM.

Le bilan de ce premier embarquement est très positif, non seulement 8 prélèvements ont pu être effectués, mais l’équipage a réussi avec brio le « Planctoquizz » que je lui avais concocté pour la fin de mission. De plus, j’ai pu me familiariser avec la vie à bord, ses plaisirs et ses contraintes ainsi que les émerveillements qu’elle procure. Ça y est, je suis mordue, j’ai hâte de retourner en mer !

ASP Rose